top of page
Rechercher
ulatocantos

LE PANTHEON BRITTONIQUE

Dernière mise à jour : 25 janv. 2024

Ce texte est paru initialement dans la revue IALON de la Kredenn Geltiek Hollvedel : http://www.druidisme.org/ialon/index.html

 


S’appuyant sur les plus récentes découvertes en matière de paléo-génétique, d’archéologie mais aussi de linguistique (Tartessien), le chercheur du « Centre for Advanced Welsh and Celtic Studies » de l’université du Pays de Galles J.T. Koch[1] nous retrace la genèse de nos actuelles populations celtiques. A partir de – 3300, les populations nomades de la culture dite des « tombes à fosses » (Yamnaya/kourgane) qui résidaient dans les steppes pontiques au nord de la Caspienne, migrent vers la Sibérie méridionale à l’Est puis l’Europe du Nord et la Baltique pour fonder respectivement vers – 3100 et – 2800 la culture « Afanasievo » et la culture des « céramiques cordées ». A l’autre bout de l’Europe, vers – 2800, des populations non indo-européennes migrent par la mer de l’estuaire du Tage le long de la façade atlantique et de la côte languedocienne qu’elles occupent dès – 2600. A partir de -2500, ces migrants atlantiques rencontrant les populations indo-européennes des céramiques cordées donneront la culture des « vases campaniformes ». On a tout lieu de penser que c’est cette rencontre qui provoquera la séparation entre l’Italique et le Celtique. A cette même époque, la population des îles britanniques est remplacée à 90 %. Une population parlant une langue celtique, génétiquement et géographiquement stable, est donc présente dans les îles britanniques quelques 1400 ans avant que ne soient forgées les premières épées à Hallstatt. Ceci peut parfaitement expliquer, sans faire intervenir de perversion chrétienne tardive, les différences multiples enregistrées entre les panthéons insulaires, irlandais et gallois, et la pléthore de divinités continentales.

 

 

Si les panthéons irlandais et gallois diffèrent largement, ils ont ceci de caractéristique par rapport au panthéon gaulois que les dieux et déesses n’y possèdent pas systématiquement de parèdre, même si on peut retrouver une association proche du diptyque Ogmios/Epona, ils sont par contre organisés en familles. De même, il semble que les divinités galloises ne possèdent généralement qu’un nom et une seule fonction. Autre différence, et de taille, alors que chez les gaulois le jumeau sombre des Dioscures, Cernnunos, est une divinité majeure, il apparaît au Pays de Galles sous l’aspect fantomatique de Dylan Eil Ton, relégué dans un infra monde aquatique, et est absolument inexistant en verte Erin.

Le panthéon brittonique nous est parvenu à travers la littérature bardique médiévale « galloise » et singulièrement les quatre branches du Mabinogi gallois et les œuvres attribuées aux Cynfeirdd dont le plus important, Taliesin, lui-même légendairement affilié aux dieux. On les retrouve aussi dans les Triades de l’Ile de Bretagne. Les récits mythologiques gallois connus comme les Mabinogion ou les Quatre Branches du Mabinogi, ce dernier terme pouvant être traduit par “actes de jeunesse” mais pouvant aussi être lié au dieu Mabon, sont contenus dans plusieurs ouvrages tel le Livre Blanc de Rhydderch (Llyfr gwyn Rhydderch) vraisemblablement écrit à l'abbaye d’Ystrad Fflur autour de 1320[2], le Livre Rouge de Hergest (Llyfr coch Hergest) compilé entre 1375 et 1425[3] et le Livre noir de Carmarthen (Llyfr Du Caerfyrddin).datant, quant à lui, de 1250[4]. A ces ouvrages est adjoint le Livre de Taliesin (Llyfr Taliesin) manuscrit de la fin du XII ème siècle[5].

Les quatre branches sont de même style et sans doute écrites par le même auteur. Dans la première, on découvre un roi, Pwyll de Dyfed, qui échange pendant un an son royaume avec Arawn, roi d’Annw(f)n. On y conte aussi sa rencontre avec sa future épouse, la cavalière Rhiannon et les déboires de son fils Pryderi. Ce conte décrit la façon d’asseoir et rendre prospère un royaume terrestre en passant contrat avec l’autre-monde, en étant juste et loyal et en recevant ainsi la souveraineté des mains d’une femme visage de la divinité. Le second conte, Branwen, décrit une guerre entre le Pays de Galles et l’Irlande durant laquelle un chaudron ramenant les guerriers morts à la vie joue (rappelant furieusement le chaudron du Dagda) un rôle crucial et où le roi Bran trouvera la mort. Le troisième nous livre les aventures de Manawydan fils de Llyr et celles de Pryderi qui est prisonnier de l’autre-monde avec sa mère Rhiannon. Ce récit est en lien avec la troisième classe de la société celtique. Le quatrième, enfin, dévoile les vies de Math fils de Mathonwy et de la famille divine de Dôn.

Il existe ainsi deux grandes familles divines dans la mythologie galloise, celles de Llyr et celle de Dôn. Ces deux familles luttent l’une contre l’autre pour la domination de la Bretagne même si certains de ses membres s’allient parfois. La famille de Llyr a souvent été considérée comme résultant d’un emprunt à la mythologie irlandaise, mais il n’est pas impossible que, présente en Irlande comme en Bretagne, mais semble-t-il absente de la mythologie gauloise, elle soit une survivance des dieux de ces populations non-indoeuropéennes de la culture proto-campaniforme atlantique alors que la famille concurrente, celle de Dôn, serait directement issue du panthéon indo-européen.



Famille de Llyr

Il semble donc que cette famille représente les anciens dieux campaniformes, comparables aux Titans grecs. Elle se compose de :


Llyr est une divinité clairement maritime, son nom signifie « mer, flots » et en fait donc un équivalent du grec Ôkeanós et de sa famille de Titans. Sa famille décrit donc possiblement les premiers dieux des peuples proto-campaniformes des rives atlantiques. A l’origine du personnage du roi Lear de Shakespeare, on ne peut que le rapprocher du goïdélique Lir. On peut aussi évoquer un hypothétique dieu celto-ligure Lero qui avait un sanctuaire sur l’île méditerranéenne de Sainte Marguerite[6], et donc fort loin des sylves éduennes. Il semble en tout cas n’avoir aucun équivalent dans le monde gaulois oriental. Il a avec Penarddun, sœur de Beli Mawr, trois enfants : Branwen « corneille blanche ou sacrée », et ses deux frères Bendigedfran ap Llyr et Manawydan ap Llyr, alors que Lir l’irlandais est le père de Fionnuala «épaules blanches », et d’au moins quatre fils Manannan, Aed (irl « feu ») et les jumeaux, Fiachra (irl Fiach « corbeau », d’où Saint Fiacre) et Conn, ces trois derniers seront changés en cygnes et condamnés à vivre sous cette forme pendant 900 ans. Llyr porte le surnom de Lledyeith « demie-parole ou peut-être demie-nation », ce qui pourrait faire sens dans l’hypothèse d’une fusion de deux panthéons originels. Dans certaines généalogies, Arthur est un lointain descendant de Llyr[7].


Pernarddun « très belle ou tête d’ourse » (cf. la grecque Kallistố « la plus belle ») représente peut-être la polaire. Elle aura deux autres fils Efnissyen « mauvais », feu de l’eau et de la parole et Nissyen « bon », dont le père est Eurosswydd « ennemi d’or », représentatif du ciel diurne est l’un des trois prisonniers éminents de Bretagne capturé par Llyr qui lui-même représente le ciel nocturne.


Si nous reprenons un à un les descendants de Llyr, nous avons :


Branwen ferch Llyr « corneille blanche ou sacrée, fille de Llyr », éponyme du récit de la  seconde branche du Mabinogi , se retrouve aussi sous la forme Bronwen « poitrine blanche » ce qui rapprocherait son nom de celui de son équivalent irlandais Fionnuala «épaules blanches »[8]. Elle apparait aussi dans deux triades. Elle est donnée en mariage au roi d’Irlande Matholwch. De lui, elle aura un fils, Gwern « aulne » que son demi-frère, Efnissyen « le mauvais » jettera dans un brasier, provoquant une guerre entre le frère de Branwen, Bendigedfran et les irlandais et d’où résultera la destruction du chaudron magique qui ressuscite les morts. Ne survivront que cinq femmes enceintes d’Irlande et sept guerriers de l’armée de Bran, dont son frère Manawydan, son neveu Pryderi et le barde Taliesin[9]. Ses sept survivants sont sans doute à rapprocher des sept survivants de l’armée d’Arthur qui revinrent du voyage à Caer Siddi[10]. Ces sept-là peuvent aussi s’interpréter comme étant les sept planètes ou les sept étoiles de la grande ou de la petite ourse.


Bran, Bendigedfran ap Llyr « corbeau béni fils de Llyr ». Il apparait non seulement dans la seconde branche du Mabinogi, mais aussi dans Llyfr Taliesin et dans une seule triade où il est dit que tant que sa tête restera enterrée à Gwynnfryn « colline blanche », à Londres, l’île n’aura pas à craindre de conquête. Bendiged viendrait du latin benedictus [11](cf. Br beniget) et est sans doute ici employé pour ne pas faire double emploi avec le gwyn  présent dans le nom de sa sœur Branwen et de même signification (gwyn « sacré »). Son nom est aussi parfois rapproché du gaulois Brennus et du gallois brenin « roi », issu d’un brigantos celtique, mais on ne peut s’empêcher de le comparer au fils irlandais de Lir, Fiachra. « corbeau ». C’est un géant, ce qui le relie aux Titans, divinités primordiales chez les grecs. Il ne peut entrer dans aucune maison, à cause de sa taille, ni ne monter sur aucun bateau. Il règne au pays de Galles et réside à Harddlech (le « bel endroit » mais aussi « le haut lieu »). Après avoir consenti au mariage de sa sœur Branwen avec Matholwch, le roi d’Irlande, il est contraint d’intervenir quand elle se trouve déchue de son rang. Lors de la bataille où il perdra la vie pour sauver sa sœur et capturer le chaudron de renaissance, il aura la cuisse transpercée d’où son surnom Mordwyt Tyllion « cuisses percées », mais sa tête coupée continuera de vivre et de parler. Bran apparait comme le pendant nocturne et psychopompe du diurne Beli.

 

Bran ramenant le corps de son neveu Gwern

The Two Kings, sculpture d’Ivor Robert-Jones, Harlech

 

Manawydan ap Llyr Lledyeith est à rapprocher du Manannán Mac Lir irlandais (surnom de Oirbsen « vieil héritage ») et son nom signifierait purement et simplement « le manois ». Certains rapprochent son nom du berbère aman, nubien aman « eau », ce qui ne serait pas complètement incongru si on le considère comme un dieu maritime vénéré par les peuples proto-campaniformes ayant atteint l’Europe occidentale via la voie méditerranéenne (pas plus que le nom Oirbsen, d’ailleurs). Il apparait dans les Trioedd Ynys Prydain comme l’un des trois chefs accablés, abattus. Il est le personnage principal de la troisième branche du Mabinogi : « Manawydan fils de Llyr », où il fait l’apprentissage de l’artisanat et de l’agriculture. Epoux de Rhiannon, unissant ainsi les familles de Llyr et de Dôn, il représente la royauté dans ses liens à la troisième fonction et apparaît comme un dieu protecteur, régulateur et donateur. Sans doute peut-il être vu comme le ciel diurne réfugié pendant la nuit dans un autre monde divin, d’où son rapport avec la mer.

 


Manannán mac Lir sculpture de John Sutton, Gortmore, Magilligan, County Derry.

 

La famille de Dôn

D’origine nettement indo-européenne, elle renvoie, entre autres et sans doute partiellement, aux constellations septentrionales visibles tout au long de l’année.

 

Mathonwy n’apparait que comme géniteur (ou génitrice ?) de Math et Dôn. On sait qu’il (ou elle) possède une baguette magique. Son nom signifierait « ourson(ne) », sans doute en rapport avec la petite ourse.

 

Math ap Mathonwy « Math fils de Mathonwy », dérive sans doute du celtique matos, signifiant « bon » (Br mat, Corn mas, Irl math,…) mais peut aussi être relié à matos « ours »[12] (irlandais mathúin). Si l’on retient le lien avec « bon », faut-il y voir un équivalent brittonique du Dagda ? On peut le supposer, ses qualités sont trifonctionnelles, et il représente l’aspect clair et légal de la magie et le ciel diurne. On ne peut que le comparer à Math, druide des Tuatha De Danann ans le Senchus Már. Il est le frère de Dôn et fonctionnellement proche de son époux Beli Mawr. En temps de paix, ses pieds reposent dans le giron de la vierge Goewin, lui assurant un lien avec la fécondité. Goewin sera violée par son neveu Gilfaethwy et sera remplacée par sa nièce Aranrhod. C’est en touchant de sa baguette magique (hudlath), symbole phallique à rapprocher de la massue du Dagda, sa nièce Aranrhod pour vérifier sa virginité qu’il révèle la grossesse de celle-ci. Il est donc, au moins magiquement et indirectement, le père des Dioscures. Son nom apparaît dans la triade 28 des Trioedd Ynys Prydein « trois grand enchantements de l’île de Bretagne : l’enchantement de Math fils de Mathonwy (qu’il enseigna à Gwydion fils de Dôn), et l’enchantement de Uthyr Pendragon (qu’il enseigna à Menw fils de Teirgwaedd[13]) et l’enchantement de Gwythelyn le nain (qu’il enseigna à Coll fils de Collfrewy son neveu) ». C’est donc lui qui enseigne la magie à son neveu Gwydion. Dans le Llyfr Taliesin (Pryf Cyfarch) il est dit : « J’ai été avec les savants, Avec Math et Govanon, Avec Iewyd (=Eufydd) et Elestron, En compagnie avec Achwysson, Une année à Caer Govanon » et dans Kat Godeu du même Llyfr Taliesin : « J’ai été enchanté par Math, Avant d’être immortel, J’ai été enchanté par Gwydyon, Le grand purificateur des Bretons, D'Eurwys, de Euron, D’Euron, de Modron, De cinq bataillons de savants, Enseignants, enfants de Math ». Math semble donc être un grand magicien et savant, chef de la classe magico-religieuse et, par l’intermédiaire de Taliesin, druide primordial de l’institution bardique galloise. Math est défini en tant que personnage sacerdotal royal par excellence : Roi de Gwynedd, il exerce en effet la fonction de « dieu-druide » et est un dieu-père par procuration puisque frère de la Mère Divine, comme l’indiquent par ailleurs les vers attribués à Taliesin « cinq bataillons de savants, Enseignants, enfants de Math ». Il se rattache donc à l’aspect Mithra du couple divin védique. D’un point de vue céleste, Math a, assurément, aussi un aspect polaire et pourrait être en lien avec la Grande Ourse (gallois moderne arth), d’ailleurs, dans l’Histoire des Rois de Bretagne[14] de Monmouth, il est dit que Anna (=Dôn) est fille d’Uther Pendragon et donc sœur d’Arthur, lui aussi en lien avec l’aspect polaire de l’ours, dont le char Cerbyd Arthur désigne la Grande Ourse et la harpe Telyn Arthur, la constellation de la Lyre. Il est possible de rapprocher Math de la constellation de Céphée qui, régnant sur les Constellations de l’hémisphère nord, possède un sceptre (à défaut de baguette magique), et dont les pieds reposent sur la petite ourse qui serait alors représentée par la vierge Goewin.

Céphée

 

Dôn ferch Mathonwy (Anna) « Dôn fille de Mathonwy » est notre Deua Ana, elle est la mère fondatrice d’une des lignées divines galloises les Plant Dôn « enfants de Dôn ». Elle habite Llys Dôn, la « cour de Dôn », nom gallois de la constellation de Cassiopée.


Cassiopée

Analogue de la goïdélique Danu (Anu), son nom dériverait d’un proto-Indo-Européen danu, "rivière"[15] que l’on retrouve aussi dans la védique Danu, mère de la dynastie des « démons » Danava. Elle est la femme de Beli Mawr « le grand », Beli signifie « le brillant » à rapprocher de Belinos/Belenos et de Bilé, époux de Danu. On peut aussi le rapprocher du grec Bélos, fils de Poseidon et père de Céphée. Dans l’histoire de Iudikael[16] le barde  Taliesin, Taliosinus bardus, est dit filius Donis « fils de Dôn » ce qui rejoint ce qui est dit dans le Llyfr Taliesin concernant sa présence aux côté de Gwydion et Gofanon. Fils de Dôn ne doit-il pas ici être interprété comme « celui de la lignée des magiciens antiques » conférant à Taliesin la stature de « druide primordial brittonique » ? De ce couple Beli/Dôn descendent tous les Britons, et donc nos propres ancêtres. Ils eurent ensemble un nombre d’enfants, variable selon les versions et sources, dont les principaux sont :


Amaethon ap Dôn Son nom est issu du celtique ambactonos, lui-même lié à ambactos « celui qui est autour, serviteur » qui a donné le gallois amaeth « laboureur, fermier » et le vieux breton ambaith. Il semble que la finale on(os) soit un signe de divinité ou d’excellence. Il est la divinité représentant la troisième fonction. Dans le conte Culhwch ac Olwen, Yspaddaden explique à Culhwch, qu'Amaethon est le seul à pouvoir labourer et ensemencer le terrain sur lequel Culhwch doit faire croitre le blé permettant d'obtenir le pain et la bière nécessaire pour ses noces. Il est aussi évoqué dans le cadre du poème attribué à Taliesin « Kat Godeu », où il est expliqué que ce combat est consécutif à une dispute entre lui et son frère Gwydion au sujet du vol d'un chien, d'un cerf et d'un oiseau, appartenant au roi d’Annwfn Arawn. Amaethon enseigne la magie à son frère Gwydion, et transforme les arbres en guerriers pour vaincre Arawn. Sa dimension agreste le relie sans doute à la constellation du Bouvier, dont l’étoile la plus brillante est Arcturus que d’aucuns associent à Arthur. Cette constellation était appelée par les Grecs Arctophylax (le gardien de l'ourse). Pour les Arabes, il était le Gardien du Nord, le Fossoyeur, le Grand Hurleur ou encore le Crieur.

La Constellation du Bouvier et ses chiens de chasse


Gofanon ap Dôn, « le forgeron par excellence » (cf. Gal gof, Corn Gov, Br gov, gof), est bien sûr à rapprocher du Goibniu irlandais et du Gobannos gaulois et du grec Hephaistos fils d'Héra et de Zeus. Il forge des armes qui tuent à coup sûr et, dans le même temps, brasse une bière qui rend immortel. Il est le représentant de l’artisanat dont l’art métallurgique permet à la fois de se nourrir (il aide Culhwch à nettoyer un soc de charrue) et de se protéger des ennemis, de ce fait, il représente comme Amaethon, la troisième fonction. Il semble être responsable de la mort de son neveu Dylan Eil Ton, dioscure, frère de Lleu, le feu donnant ainsi la mort à l’eau.

Gwydion ap Dôn est le « savant divin » (cf.  Gal gwyddon, Corn godhonydh, Br gouizieg) et représente l’aspect magico-religieux de la royauté et donc la première fonction. Le mot gallois Gwyddion, proche du précédent, signifie « forêt » mais est aussi en rapport avec le tisserand alors que Gwyddionydd signifie « savants ». On peut rapprocher aussi son nom du Mercure lémovice Uiducus issu d’un uidugenos « fils de la forêt ou fils du savoir ». Encore une fois, chez les celtes, le savoir est associé à la forêt... Dans les généalogies de Harley, datant du XIIème siècle, on retrouve un Lou hen map Guidgen qu’on peut rétablir comme étant « Lleu le vieux, fils de Gwydion » ce qui renvoie à la naissance magique des Dioscures (voir plus loin) sous le conseil de Gwydion. Dans une autre tradition, il est dit père de Huan, le soleil. Sa forteresse, Caer Gwydion, désigne la voie lactée, trace de l’expédition de Gwydion, du solstice d’hiver à l’équinoxe de printemps, à la limite de l’autre monde à la recherche de Lleu, mortellement blessé par Gronw Pebyr, qu’il trouvera sous la forme d’un aigle blessé qu’il ressuscitera. Cet épisode renvoie à la mort hivernale du soleil et sa renaissance. S’il est un mage hors pair, il possède à la fois des aspects positifs et négatifs, à l’origine des drames, il possède aussi un rôle de conseiller et d’ambassadeur. Omniprésent dans l’œuvre attribuée à Taliesin, qu’il est supposé avoir créé magiquement, il est maître de l’art poétique. « Père » de la lumière (Lleu/Huan) il est un voyageur nocturne (voie lactée) ce qui peut faire de lui un représentant du ciel nocturne, proche de Óðinn/Wotan (Wōdanaz), familier des chemins, fauteur de troubles, patron de la magie et de la poésie. Dans la théologie indo-européenne, Gwydion semble posséder quelques aspects du dieu védique Varuna (action, ciel nocturne, début, au-delà, il est souverain sous son aspect assaillant, sombre, surnaturel, magicien maître des formes).

Gilfaethwy ap Dôn est le frère et comparse de Gwydion. Fleuriot voit dans l’origine de son nom un celtique gulbakteios « bec acéré » au demeurant assez énigmatique et notre frère /I\ Boutios un antique Geluattios « père adoptif blond », lui aussi peu convaincant. Il représente la 2ème fonction guerrière. Puni par Math en même temps que son frère Gwydion, à la suite du viol de Goewin, ils subiront tous deux des métamorphoses animales où il deviendra successivement biche, sanglier, louve. Durant ces métamorphoses, les deux frères s'accouplent et donnent naissance à Hyddwn (faon), Hychtwn (marcassin) et Bleiddwn (louveteau).

Ef(e)ydd ap Dôn, quant à lui est peu cité mais pourtant particulièrement important, ne serait-ce que parce que son nom, sans doute issu d’un vieux celtique *og(e)miio, provient de la même racine que les dieux Ogmios et Oghma. P. Jouët propose de relier Oghma à l'indo-européen Hek- « aigu, pierre, voûte... » et au grec akmon. Pour X. Delamarre, la racine de son nom signifierait « chemin, sentier, conducteur », il indique la juste direction aux vivants et est aussi psychopompe, c'est-à-dire qu'il accompagne les morts dans l’Autre Monde. Dans le Mabinogi, Ef(e)ydd est un personnage obscur, dont il n'est fait qu’une seule mention, tout au plus comprend-on, de sa capacité à remplacer Math, qu’il se situe, tout comme Gilfaethwy aux confins de la première et de la deuxième fonction. On infère aussi qu’il règne sur l’éloquence puisque Taliesin dit « Math et Efydd (m') ont fait par magie un poète de talent ». En tant que père de Rhiannon, il est dit Heueyd Hen, c’est-à-dire « le vieux », très âgé, donc, tout comme Ogmios[17]. Sous certains aspects, il représente tout comme Gwydion, le ciel nocturne.

Afallach ap Dôn, dont le nom signifie « pommeraie » renvoie bien sûr à l’île d’Avalon de la matière de Bretagne et donc au séjour des morts et à Arthur. On ne sait guère de choses de lui, sinon qu’Il est le père de Modron et le créateur de la dynastie royale de Gwynedd.

Aranrhod ferch Dôn ou encore Arianrhod dans certaines versions est la seule femme connue de cette fratrie. Dans le Livre Rouge elle est clairement identifiée comme fille de Dôn et Beli. Pour certain son nom signifie « roue d’argent », mais il est plus probable qu’il faille y voir une « grande roue », sans doute celle de l’année. Elle est une aurore indo-européenne et représente la maternité accomplie. Après le viol de la vierge Goewin par son frère Gilfaethwy, elle est pressentie par son autre frère Gwydion pour remplacer cette dernière comme porte pied. C’est en usant de sa baguette magique, symbole phallique s’il en est, que son oncle Math révèle sa grossesse. Aranrhod accouchera alors de deux fils Dylan Eil Ton et Lleu Llaw Gyffes. Certains ont voulu voir dans cet épisode une représentation de l’inceste, ce qui ne nous semble vraiment pas évident. Aranrhod, « la grande roue » est maîtresse du temps et de l’année, enfantant les Dioscures, l’un représentant la saison sombre (Dylan), l’autre la saison claire (Lleu). Notons enfin qu’Aranrhod a pour palais un récif au large de la côte du Gwynedd (Caer Arianrod).

Nudd ou Lludd Llawarian (« à la main d’argent ») ne semble pas être un fils de Dôn. Identique au breton nuz, son nom est issu du brittonique *Nodons (lié à la notion de richesse et de royauté aussi bien qu’à celle d’humidité et de pêche). Il apparait comme un dieu du ciel diurne déclinant. Lludd est sauvé par son frère Llefelys (qui représente la première fonction) tout comme l’irlandais Núada Airgetlám (« au bras d’argent ») l’est par Lug. Le couple Lludd/Llefelys fonctionne comme un couple dioscurique.

Dylan Eil Ton et Lleu Llaw Gyffes : ce sont les jumeaux divins indo-européens, qui, initialement frères ou amants de l’aurore, sont associés à la constellation des gémeaux. Cette constellation précède le soleil au solstice d’été et suit son coucher en hiver, d’où le rapprochement avec l’alternance des saisons claires et sombres. Ils tiennent tous deux de la troisième fonction.

A sa naissance Dylan Eil Ton « Océan fils de la vague » se jette à la mer, s’y baigne et nage « aussi bien que les poissons les plus agiles » avant d’être malencontreusement et mortellement blessé par son oncle Gofanon. Il est donc l’élément mortel du couple dioscurique en lien avec l’autre monde, ce que confirme son caractère marin.

Outre ses mentions dans trois triades, dans le Mabinogi de Math, Lleu Llaw Gyffes, dont le nom issu du celtique Lugus signifie « Lumineux à la main habile » (cf. l’irlandais Lugh Samildánach Lámfada « habile dans tous les arts à la longue main ») est donc le survivant de la fratrie et reçoit de sa mère Aranrhod trois tynged « sorts » : ne pas avoir de nom, ni d’arme, ni de femme, l’empêchant ainsi d’accéder à la royauté. Sa propre mère finit par lui donner un surnom, puis il contournera les deux autres interdits grâce, notamment, à l’aide de son oncle Gwydion. Epoux de Blodeuwedd, femme confectionnée avec des fleurs et des plantes, il passera ainsi progressivement du rôle de jumeau survivant à celui de roi solaire. Comme évoqué plus haut, Blodeuwedd tombe alors amoureuse de Gronw Pebyr (« jeune homme puissant », associé au personnage et à la constellation d’Orion), celui-ci apprend comment tuer Lleu et le blesse gravement. Lleu se transforme alors en aigle. En représailles, Gwydion transforme Blodeuwedd, qui s’était enfuie en traversant la rivière Cynfael (*cunomaglos « grand chien » [18] mais à rapprocher aussi de Maelgwn - maglocunos, roi de Gwynedd), en hibou, ressuscite Lleu et lui redonne forme humaine, ce qui lui permet de se venger et de tuer Gronw Pebyr. Il n’est pas impossible que Lleu devienne alors Huan (sowona), le Soleil, maître des chevaux (cf. Llywarch, marchlou, lugumarcos) lesquels sont associés au transport de la barque solaire. Lleu représente ainsi le Sol invictus et la renaissance de l’année.

Lleu blessé sous forme d’aigle, The Mabinogion, Charlotte Guest, 1877


L’histoire du couple formé par Dylan et Lleu et de leurs rapports avec les Plant Dôn révèle aussi quelques lointaines analogies avec le mythe grec de Persée, fils de Danaé (cf. Dôn ?), fille du roi d'Argos. Ce dernier, averti par un oracle que son petit-fils le tuera, enferme sa fille dans une tour, mais séduite par Zeus elle mettra au monde Persée dans le secret. Révélé à son grand-père par ses cris (révélation de la grossesse d’Aranrhod), il est enfermé dans un coffre avec sa mère et jeté dans les flots (cf. Dylan). Tous deux sont recueillis par un pêcheur nommé Dictys (cf. Elffin), qui élève le garçon comme son fils (cf. Taliesin). Devenu adulte, il rencontre la princesse Andromède (souvent comparée à Aranrhod), qui doit être livrée à un monstre marin en punition des paroles imprudentes de sa mère Cassiopée (Dôn). Persée la délivre et l'épouse.


La constellation de Persée


Diodore de Sicile [19]nous apprend par ailleurs que « les Celtes qui habitent les bords de l'Océan vénèrent surtout les Dioscures ; et que, selon la tradition de ces mêmes habitants, ces dieux arrivèrent anciennement par l'Océan » et c’est bien le rôle des Dioscures que jouent Dylan (cf. Castor) et Lleu (Pollux).

Rhiannon est donc, quant à elle, la fille d’Ef(e)ydd ap Dôn, elle épouse Pwyll (« intelligence, pensée »), prince de Dyfed, héros de la première branche du Mabinogi dans laquelle il remplace le roi Arawn (« gardien, veilleur ») en Annw(f)n et est victorieux de l’hiver représenté par son rival Hafgan (« brillance de l’été »), avant de se remarier avec Manawydan. Dans la seconde partie du Mabinogi elle est la cavalière chevauchant un cheval blanc que Pwyll n’arrive jamais à rattraper, et elle occupe le rôle de bête de somme à deux reprises (dans le Mabinogi de Pwyll et celui de Manawydan), confirmant ainsi son lien avec le cheval psychopompe. Son nom ne fait aucun mystère, puisqu’il vient du celtique *rigantona « grande reine ». Elle a donc des caractéristiques proches de Brigantia et Epona. C’est une Aurore souveraine qui permet au roi de maintenir l’équilibre et l’harmonie en réunissant les deux mondes et les deux saisons de l’année. Elle eût avec Pwyll un fils Gwri Wallt Euryn (« chaleur aux cheveux d’or ») qui disparaîtra la nuit de sa naissance, la nuit de Beldan, ce qui valut à sa mère d’être condamnée 7 ans à porter les visiteurs du tertre d’Arberth jusqu’à ce qu’on le retrouve et le nomme Pryderi (« souci »). Pryderi sera ensuite assassiné par Gwydion.

Modron, est la fille d’Afallach. Son nom vient du celtique Mat(i)rona « mère par excellence ». Elle est lavandière, ce qui la place à la jonction des deux mondes. Elle est l’épouse de Gwynn ap Nudd (uindos « sacré, blanc » fils de Nudd , à rapprocher de Fionn Mac Cumhaill petit fils de Núada), lequel  a un rôle psychopompe puisque l’une de ses fonctions est de guider les âmes des morts vers Annw(f)n, accompagné d’une meute de chiens fantastiques., Modron représente la nuit qui enfante Mabon (*Maponos « le fils par excellence ») soleil sorti des eaux comparable à Oengus Mac Oc, fils du Dagda ou à Apollo, auquel les officiers de l’armée romaine de Bretagne vouaient un culte. Elle est aussi décrite comme la mère d’Owein, l’Yvain de Chrétien de Troyes, fils d’Urien de Rheged.

« Mabon », Castell Henllys, Pays de Galles

 

A ces membres des deux familles divines, il convient de rajouter Culhwch « bauge de sanglier », fils de Cilydd « compagnon », mais aussi « fugitif », lui-même fils de Cyleddon nom qui n’est pas sans rappeler la forêt où Myrddin-Lailoken erre dans sa folie. Il est l’amant mortel de la belle saison représentée par Olwen « trace blanche », fille du roi des géants Yspaddaden, qui, lui, représente le vieil hiver. Ne voulant pas laisser partir sa fille, il donne 17 tynged « sorts »[20], dont plusieurs en rapport avec les enfants de Dôn, à Culhwch qui, triomphant, pourra alors s’unir à Olwen.

 

Ulatocantos

 

Ouvrages et sites à consulter :

Rachel Bromwich. Trioedd Ynys Prydein : The Welsh Triads, Cardiff : University of Wales Press, 1978,

Philippe JOUËT Dictionnaire de la Mythologie et de la religion Celtiques, Yoran embanner 2012.

Les Mabinogion et autres romans gallois tirés du 'Livre rouge de Hergest' avec les variantes du 'Livre blanc de Rhydderch' traduits du gallois par Joseph Loth éditions Fontemoing, 1913, disponible sur Gallica et wikisource ou Joseph Loth, Les Mabinogion : Contes bardiques gallois , éditions de l’arbre double, 1979

 


[1]  Koch (2018) conférence Genes, Isotopes and Artefacts. How should we interpret the movement of people throughout Bronze Age Europe?, Austrian Academy of Sciences, Vienna, 13–14 December 2018.

[2] Ecrit par un scribe du royaume de Deheubarth pour Rhydderch ab Ieuan Llwyd, de Glyn Aeron, à Ceredigion. On y trouve plusieurs contes et récits y compris les Mabinogion et les contes qui lui sont associés comme Culhwch ac Olwen (sauf Le Rêve de Rhonabwy), une série des Triades galloises et d'autres textes en prose.

[3] L'un des quelques copistes ayant participé à la rédaction du manuscrit a été identifié comme étant Hywel Fychan fab Hywel Goch de Buellt. La première partie du manuscrit contient de la prose, notamment les quatre branches du Mabinogi, d'autres contes comme Culhwch ac Olwen, des textes historiques (dont une traduction en gallois de l'Historia Regum Britanniae de Geoffroy de Monmouth), et d'autres textes dont une série des Triades galloises, des poèmes attribués à Taliesin.  On y trouve également un recueil de remèdes que l'on attribue à Rhiwallon Feddyg, fondateur d'une dynastie médicale qui a duré plus de 500 ans, les « médecins de Myddfai ».

[4] Un des poèmes qu’il contient, « Élégie de Gereint, fils de Erbin » fait référence à la bataille de Llongborth, et mentionne la participation du roi Arthur à la bataille. Ce poème en l'honneur de Geraint pourrait être attribué à Llywarch Hen.

[5] Il contient 56 poèmes presque complets et le tout début d’un 57e, basés sur des sources galloises et latines. Si le style et les thèmes sont bardiques, seuls douze sont considérés comme venant de Taliesin.

[6] Strabon : Géographie, IV, I, 10, Traduction de : François Lasserre, 1966, Paris, Les Belles Lettres

[7] Arthur m ; Vthyr m.Kustenyn m. Kynuavr m. Tutwal m. Moruavr m. Eudaf m. Kadvr m. Kynan (Meiriadog, notre Conan Meriadeg) m. Karadvc m. Bran m ; Llyr Lletieith. Mostyn 117 (1280).

[8] A rapprocher aussi de Brangien (ou Brangaine ou Brangwain) « l'Avisée, la Rusée », l'amie, la suivante d'Iseult. C'est elle qui fait boire le philtre d'amour sur le bateau ramenant Iseult et Tristan d'Irlande en Cornouailles.

[9] Mon siège est parfait à Caer Siddi, nul ne sera malade ou ne vieillira assis sur lui, Manawyd et Pryderi le savent.--" Kerd Veib am Llyr " Llyfr Taliesin, The Book of Taliesin, Peniarth MS 2

[10] Sauf sept, nul ne revînt de Caer Siddi.--" Preiddu Annwn " Llyfr Taliesin, The Book of Taliesin, Peniarth MS 2

[11] Mais R. Bromwich émet l’hypothèse d’un composé de Pen et Tigeit, « grande maison »

[12] A noter la coïncidence avec le Lakota matho « ours »

[13] Menw «petit, fils des « trois cris », cf. Menw hen « le vieux » qui, d’après le Barddas voit les trois cris de lumière traduisant le nom de Dieu.

[14] L'Historia regum Britanniae a été rédigée en latin entre 1135 et 1138, par l'écrivain gallois Geoffroy de Monmouth.

[15] Cf. rivières Don en Ecosse et Bretagne, Donneau, Danube, …

[16] rédigée par le moine de Saint Méen Ingomar au début du 11ème siècle : Judhael, père de Judicael, "envoya un de ses serviteurs dans le Bro-Erec, à Saint Gildas, où, pèlerin venu d'outre-mer, se trouvait, pratiquant la vie religieuse, le barde Taliesin, fils de Don, prophète très habile à prophétiser par la divination des présages." cette mention du séjour de Taliesin en Bretagne se retrouve aussi dans la Vita Merlini de Geoffroy de Monmouth.

[17] Cf. Lucien de Samosate

[18] Les constellations d’Orion et du Grand Chien sont proches.

[19] Bibliothèque Historique, livre IV, 56

[20] Culhwch doit :

 

Essarter, labourer, fertiliser, ensemencer un terrain et que le blé puisse être moissonné le lendemain.

Convaincre Amaethon de venir labourer le terrain, car il est le seul à pouvoir le faire.

Convaincre Gofannon de venir nettoyer le fer.

Obtenir de Gwlwlyd Gwineu qu’il lui prête ses deux bœufs pour labourer le sol.

Faire pousser du lin dans champ stérile pour confectionner le voile du mariage.

Trouver un miel rare pour faire l’hydromel du repas nuptial.

Ramener la cuve de Llwyr Dyddwg pour faire l’hydromel.

Ramener le plat de Gwydneu Garanhir pour que le monde entier puisse s’y rassasier.

Ramener la corne Gwlgawt Gododdin pour servir la boisson.

Demander à Teirtu sa harpe magique, celle qui joue de la musique toute seule.

Attraper les oiseaux de Rhiannon.

Aller chercher le chaudron de Diwrnach l’Irlandais, pour cuire les aliments du repas de noce.

Arracher la défense du sanglier Yskithrwyn Pen Beidd « chef des sangliers' » vivant, pour qu’Yspaddaden puisse se raser la barbe ; la défense doit être gardée par Caw de Prydein qui, en principe, ne quitte jamais son royaume.

Ramener du sang de la sorcière Gorwen pour assouplir les poils de la barbe ; le sang doit être impérativement conservé dans des bols magiques, appartenant à Gwiddolwyn Gorwen.

Ramener les bols de Rhiannon, qui conservent le lait frais.

Ramener les ciseaux et le peigne qui se trouvent entre les oreilles du sanglier Twrch Trwyth, pour coiffer les cheveux d’Yspaddaden. Pour chasser ce sanglier fantastique, il faut le chien Drudwyn, la laisse de Cors, le collier de Canhastyr, la chaîne de Kilydd Canhastyr. Le chien ne peut être mené que par Mabon, dont on ne sait jamais où il se trouve.

Réunir d’éminents chasseurs dont le roi Arthur.

13 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page