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Eñvorennoù : MORVAN MARCHAL, druide MAEN NEVEZ/ ARTONOVIOS

  • ulatocantos
  • 12 janv. 2024
  • 11 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 janv. 2024

Ce texte est paru initialement dans la revue IALON n°43 de la Kredenn Geltiek Hollvedel : http://www.druidisme.org/ialon/index.html



La dernière photo prise de M. Marchal

 

Maurice, Charles, Louis MARCHAL est né le 13 juillet 1900 à Vitré. Son père, Victor, originaire de Gérardmer était commis des postes et télégraphes, et sa mère Marguerite Crosson du Cormier, née à Piré  sur Seiche. La famille Crosson du Cormier était originaire de Châteaugiron. Il avait un frère Yves. Sa famille s’installe ensuite à Rennes, 4 place de Bretagne, où il passe le baccalauréat latin-science en 1917. Après les beaux-arts et l’obtention de son diplôme d’architecte, il exercera dans diverses villes, oubliant souvent de se faire régler la totalité de ses dûs.

 



 

M. MARCHAL rencontre Françoise GUEZILLE épouse MARTIN, née à La Guerche de Bretagne, dans la fin des années 20. Ayant divorcé, celle-ci s’expatrie quelques temps à Tourcoing avant de revenir en 1933 à Dinard où M. MARCHAL la rejoint, elle et sa fille Francine (Fantig). Françoise est ensuite nommée à la poste de Laval. Il remonte son cabinet d’architecte sur Rennes mais doit abandonner ses cours aux beaux-arts. Il rejoint ensuite Françoise et installe alors son cabinet à Laval. En septembre 1939, M. MARCHAL est mobilisé dans le Groupement d’Aviation SP908, en tant que caporal chef ; il s’occupe en fait de météo. A l’occasion d’une permission, il épouse Françoise le 3 novembre 1939 et reconnaît alors sa fille. Démobilisé en août 1940, il rentre d’Albi, via Auch et Nantes. Les kadistes envoient durant cette période des mandats à M. MARCHAL, alors que dans le même temps son percepteur, membre de la loge maçonnique à laquelle il appartient, lui fait un redressement d’impôts jusqu’à  1938. A cette occasion sa femme Françoise lui dira « tu sais qui sont tes vrais frères ».

 

En 1942 Françoise MARCHAL sera mutée en Sarthe, à Château-du-Loir, par l’administration des Postes pour laquelle elle travaillait. Désormais loin de Laval, ses relations avec M. MARCHAL se distendent, elle continue cependant à lui acheter les livres dont il a besoin pour ses recherches ésotériques.


 


En 1943 M. MARCHAL, à la santé  chancelante du fait de sa passion un peu trop poussée pour l’alcool,  fera sa première crise d’urémie qui lui provoquera une hémiplégie ; obligée de le soigner Françoise MARCHAL sera licenciée avant d’être expulsée par Mme ROGER qui tenait un bistrot rue Magenta, à Laval, et avec qui M. MARCHAL entretenait une relation. Elle se sépare alors de M. MARCHAL et part, en juin 1943, rejoindre sa fille Fantig en Allemagne où celle-ci est travailleuse volontaire. Elle ne reviendra en Bretagne qu’en 1945 avant de partir en Corse en 1948/49.

 

 

F. MARCHAL en 1977,

lors d’une cérémonie de la

Confraternité Philosophique des Druides à Chéméré

 

Après la Guerre, condamné à 15 ans de dégradation nationale, MARCHAL ne peut plus exercer sa profession d’architecte. Il sera alors employé à la Compagnie des Compteurs à Montrouge où il finira de laisser sa santé. Il sera finalement amnistié en 1951. En janvier 1950, M. MARCHAL déménage dans un taudis, rue Curial à Paris. Dès 1959, il est très diminué mais toujours lucide, ne pouvant parler et se mouvant avec beaucoup de difficultés. A cette époque, il semble qu’il ne subsistait qu’avec l’aide d’amis maçons. En 1962, il ne pouvait déjà plus écrire.

 

M. MARCHAL décède à Paris le 13 août 1963 dans la salle commune de l'hôpital Lariboisière et sera enterré au cimetière de Pantin en  présence de trois ou quatre amis. Sur sa tombe, quelques mots rappelant qu’Artonouios avait fondé Breizh Atao et Nemeton.                                   

L’essentiel de sa bibliothèque bretonne a été acheté par un cercle breton de Paris, tandis que ses livres sur l’architecture, le symbolisme, les religions et la maçonnerie sont dispersés auprès d’un bouquiniste de ses amis.

 

En janvier 1996, sous l’impulsion de Fantig FRIEH-MARCHAL qui répond là à une promesse faite à M. MARCHAL à l’occasion de la mort de son père en 1939, il est fait revenir ses cendres en Bretagne en présence de son petit-fils Gilles et de quelques rares militants (Loïc CAMUS, Rémi CHAUVIN, Mona et Morvan COARER, Finotte PERESSE…). Elles reposent désormais dans la tombe des Crosson du Cormier à Châteaugiron en compagnie de sa fille Fantig.

 

           



Le politique

 

En septembre 1918, il fonde le Groupe Régionaliste Breton  avec en sous-titre Union de la Jeunesse bretonne / Unvaniez Yaouankiz Breiz et son organe mensuel Breiz Atao qui parait pour la première fois en janvier 1919 avec les fonds du père de MARCHAL. Le but du G.R.B. est de travailler activement au relèvement de la Patrie bretonne, (...) veiller à la conservation de la langue, des costumes et des traditions bretonnes, (...)  unir plus fortement Haute et Basse-Bretagne, (...) développer des liens d'amitié entre les peuples celtes, (...) obtenir l'autonomie administrative de la Bretagne.

 

 

A cette époque, celui qui signe encore "Maurice MARCHAL" est fortement influencé par MAURRAS et l’Action Française. Il écrit ainsi dans le n° 4 de Breiz Atao : Notre heure viendra, à nous aussi, ce sera l'heure de la Bretagne, l'heure du sain positivisme, du catholicisme et de la tradition, et ce sera aussi l'heure de la vieille et saine France. Mais, homme en constante évolution, de royaliste il deviendra régionaliste, puis, nationaliste, autonomiste, séparatiste et enfin fédéraliste.

 


 

Les premiers abonnés à cette revue ont des noms qui résonnent maintenant dans nos mémoires : DE ROINCE, PRADO, MAZEAS, BRICKLER, MORDRELLE, PERROT, MALIVEL, DEBAUVAIS, VALLEE, KAROF, DESCHARS, LOSQUIN,…

 

M. MARCHAL était doué de solides connaissances en Histoire de Bretagne et en costumes bretons, et, s’il ne connaissait que peu de breton au début de son engagement, il truffait ses conversations d’expressions gallaises. Son sens de l’humour et de la répartie, associé à ses connaissances, en faisait un individu particulièrement charismatique : apte à entraîner derrière lui ses condisciples.

 

 

Morvan MARCHAL en 1920 en costume de Pontivy

 

En juillet 1921, il abandonne le secrétariat de la revue qu’il reprendra ensuite en juin 1922, puis de nouveau en 1924. Marchal dirigera Breiz Atao jusqu'en 1928 mais avec des périodes de retrait et de "bouderie", car quoique très talentueux, il est sujet à de fréquentes sautes d’humeur : Les "Je te fous ma démission" de Marchal étaient légendaires. On n'en faisait plus de cas, mais on ne pouvait pas compter sur lui d'une façon régulière et un tout petit journal, même mensuel, doit paraître à date fixe si l'on veut conserver ses clients. Pour pondre un article, il lui fallait l'ambiance qu'il trouvait dans une chopine dans un petit café des environs de Rennes (dixit F. Debauvais).

 


 

En 1924 il écrit dans Breiz Atao : notre tradition est contre Rome esquissant ainsi la doctrine d’une opposition entre le paganisme nordique et le catholicisme latin, théorie qu’il développera plus tard dans Nemeton. Compte-tenu de l’époque, cette adhésion à un monde nordique lui sera plus tard reprochée. Il est clair, par contre, qu’à cette époque, cette position entraîne de facto la séparation idéologique entre le mouvement national breton et le catholicisme.

 

 

Marchal, Debauvais, Le Landais, Duhamel, Loyant, Rouzic, Millardet, Coarer, Bricler, Mordrel

 

En 1925, il se rend en Irlande avec MORDREL, puis suit les discussions avec les Flamands, Corses et Alsaciens-Lorrains. En 1927, lors du congrès de Rosporden, l’Unvaniez Yaouankiz Vreiz devient le Parti Autonomiste Breton, lequel se divise, grosso modo, en deux tendances : l’une "nationaliste de droite" (MORDREL) et la seconde "fédéraliste de gauche" avec DUHAMEL et MARCHAL. Avec DUHAMEL et les représentants autonomistes alsaciens Paul SCHALL et Hermann BIKLER, l'autonomiste corse Petru ROCCA, le flamand Franz WIELDERS, il participera à la création du Comité Central des Minorités Nationales de France le 12 septembre 1 928 à Quimper.

 


 

Au congrès de Châteaulin de  1928, il quitte la direction de Breiz Atao et adhère, en tant que fédéraliste, au Parti Radical. Au congrès de Rennes de 1930, la ligne fédéraliste qu’il anime l’emporte. Il collabore alors de nouveau activement à Breiz Atao. En 1931, au congrès de Guingamp, le Parti Autonomiste Breton explose, les fédéralistes se retirent et créent la Ligue Fédéraliste de Bretagne et sa revue la Bretagne Fédérale.

 

L’attentat de 1932 contre " le monument de la honte" et l’attitude répressive qui s’ensuivit le forcent à démissionner du Parti Radical.

 

 


 



 Morvan MARCHAL en 1932 en compagnie de M. DUHAMEL

En 1934, à la fin de la ligue, il rejoint le Mouvement fédéraliste breton, avec Gestalen, Francis Bayer du Kern, Goulven Mazéas et Raphaël (Rafig) Tullou. Il signe en 1938 Le manifeste des Bretons fédéralistes avec Y. Gestalen, Ronan Klec'h, Francis Bayer du Kern, Raphaël Tullou et Per Goulven contre la guerre à venir. Ce manifeste affirme :

 

 […] l'impérieux devoir de regrouper ceux de nos compatriotes qui ne veulent pas confondre Bretagne et Église, Bretagne et réaction, Bretagne et parti-pris puéril anti-français, Bretagne et capital, et encore moins Bretagne et racisme.

 

Nous revendiquons la destruction de l'Etat français à forme centraliste, son remplacement par une fédération française de communautés à base communale, fondée sur le fait ethnique et national, la fédération internationale des États fédératifs, la destruction du capitalisme désordonné et inhumain. Nous nous déclarons toujours partisans d'un Front uni des gauches bretonnes tel que nous l'envisagions déjà en 1933 dans La Bretagne Fédérale, sous le titre "Front rouge". Nous formons des vœux pour sa réalisation et son action en Bretagne, face aux formations fascisantes du Parti National Breton.

 

Le 25 août suivant, il écrit à R. TULLOU : Je suis pas mal découragé par l'accueil fait à la Déclaration. C'est au fond un échec … Les barbouillages de B.A. et ce qui s'en est suivi ont complètement annihilé l'effet que nous escomptions de notre initiative. J'ai donc proposé à Ryck (Ryckaert) une petite réunion gueuletonnatoire où, après avoir fait le point, nous déclarons close notre entreprise. La lecture de B.A. aujourd'hui en m'apprenant que Coarer and co ont rejoint les rangs de la bande à Mordrel achève de me persuader que la sagesse consiste à regagner nos fauteuils et à ne pas nous en lever de si tôt.

 

Il sera membre du Parti Radical socialiste de 1 936 à 1 944, avec un détour par le Rassemblement National populaire (voir plus loin), puis cessera complètement de faire de la politique.


L’artiste membre des Seiz Breur

 

En 1918 il rentre à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes, en section architecture. Comme tout étudiant qui se respecte, il devient expert en chahut et sera exclu une année. Il obtient ensuite son D.P.L.G. en 1924. Il part ensuite à Paris où il remporte le deuxième prix de Rome en 1927, puis devient titulaire de la chaire d’Architecture à l’école de Rennes. Son chef d’œuvre : Un pardon en Bretagne qui figurera à Vitré à l’exposition organisée en 1928 pour le centenaire d’Arthur de la Borderie, obtint la médaille au Salon des Artistes français.

 

                

 


En 1923 (ou peut-être 1925), il crée le Gwenn-Ha-Du, qui deviendra le drapeau du Parti Autonomiste Breton lors de son congrès de 1927 à Rosporden. Il fut utilisé sur le pavillon de la Bretagne de l'exposition des Arts décoratifs de Paris de 1925, où les artistes du mouvement Seiz Breur exposaient. Morvan MARCHAL en était membre.

 

Voici l'explication donnée par M. Marchal lui-même : Au coin gauche du drapeau, un quartier d'hermines innombrables. 9 bandes égales alternativement noires et blanches, couleurs traditionnelles, lesquelles représentent : les blanches, les pays bretonnants, Léon, Trégor, Cornouaille, Vannetais et les noires les pays gallos, Rennes, Nantes, Dol, St Malo et Penthièvre. Ce drapeau qui, je le répète, n'a jamais voulu être un drapeau politique, mais un emblème moderne de la Bretagne, me paraît constituer une synthèse, parfaitement acceptable de la tradition du drapeau d'hermines pleines et d'une figuration de la diversité bretonne. Curieusement, le blason de la famille Marshall de Cork, en Irlande, ressemble fort au gwenn-ha-du

 

 

 

Outre ce trait de génie, M. MARCHAL saura magnifiquement appliquer son art à l’illustration des revues, soit par leur titre, soit par les dessins intérieurs, sortes de cartouches à l’inspiration puisée aussi bien dans l’art celtique et les tarots, que les gravures de maçons tailleurs de pierre qu’affectionnait tant M. MARCHAL. A noter que, contrairement aux illustrations de R. TULLOU qui, quand elles sont signées, le sont généralement "RT" ou "NL", celles de M. MARCHAL sont d’ordinaire signées ":MN :LY:V:" pour "Maen Nevez / Lewarc’h Yaouank / Veroestrumnis", le cyfail de départ de KAD.

 


 


A cette production plastique, il convient d’ajouter divers poèmes ésotériques dont le plus connu, mis en musique, est sans conteste Dieux Vivants.

 

 



Le franc-maçon

 

En 1928, il se rapproche de la Franc Maçonnerie et du Grand Orient de France.

 

En 1937 il sollicite son admission à la Loge de Laval (loge Volney créée en 1911) dont Marius LEPAGE (chef de division à la préfecture) était un des dirigeants. Celui-ci confirme dans un témoignage que cette admission était très discutée et plusieurs enquêtes furent faites sur son compte, tant à Laval qu’à Rennes. La loge de Laval avait au sein de la maçonnerie française la réputation de cultiver le paradoxe, d’interdire formellement à tous ses membres de traiter de questions politiques et de s’intéresser exclusivement aux travaux littéraires et philosophiques. M. LEPAGE ajoute : Il fut reçu en loge en avril 1938 (en fait le 1er mai), il nous donna toute satisfaction par la nature et la valeur de ses travaux littéraires, dont le dernier et le plus important sur la "notion des nombres en architecture opérative" fut publié dans la revue maçonnique internationale Le Symbolisme. 

 

Le 23 avril 1939, Morvan MARCHAL est reçu compagnon à la loge Volney. Ce n’est curieusement qu’à partir de cette date qu’il signe ses courriers "ARTONOVIOS", même si ses articles resteront toujours l’œuvre de MAEN NEVEZ.

 

 

M. LEPAGE continue : Lorsque je revins de captivité en septembre 1940 je renouais avec Marchal tout en me refusant de me rendre à son domicile. 

Le témoignage se poursuit : La situation était devenue difficile pour tous les Francs-Maçons de Mayenne, tant par les poursuites de Vichy que par l’action du sieur Leloup, un agent des plus actifs de la police allemande. C’est alors que en qualité de plus haut dignitaire de la maçonnerie en Mayenne, je résolus de parer dans la mesure du possible les coups qui pouvaient bientôt être portés à plusieurs membres de la loge de Laval.

En conséquence, Marchal étant maçon depuis peu de temps, n’étant par conséquent guère connu comme tel, je lui fis savoir que je verrais d’un bon œil son entrée dans le R.N.P. (Rassemblement national Populaire) afin de surveiller Leloup et de me tenir informé de son attitude et de ses intentions, l’individu étant bavard et hâbleur. C’est dans ces conditions que Marchal entra au R.N.P. où il nous fut très utile. A l’époque j’avais fait connaître cette méthode à mon préfet, ainsi que plus tard à son successeur, et nous en retirâmes profit en plusieurs occasions. C’est dans les mêmes conditions que Marchal fut amené à faire paraître une revue d’apparence celtique Nemeton. En réalité entièrement rédigée et dirigée par des Francs-Maçons et qui comportait les critiques les plus virulentes qui eussent été faites au gouvernement de Vichy malgré la censure exercée par celui-ci. J’ignore absolument tout des rapports que Marchal a pu avoir avec la Gestapo (…) ne faisaient pas partie du plan d’action très précis et très délimité que je lui avais tracé dans le cadre du R.N.P. Dans le cas où ces relations auraient existé il conviendrait de bien préciser si Marchal a été un élément actif ou un imbécile. En effet, jusqu’à preuve du contraire je le tiens pour un homme de caractère faible mais sincère. Physiquement très diminué, son sens moral est affaibli mais nous avions je crois sous l’influence de la discipline maçonnique réussi à le relever et à lui redonner quelque dignité. Je serais extrêmement surpris et douloureusement peiné qu’à la fois il nous eut trahis et commis une infamie. (10 octobre 1944. Marius Lepage, haut-fonctionnaire, préfecture de Laval

 

S’il est clair que Nemeton avait une nette " teinte" maçonnique, l’aspect "téléguidé par les loges" paraît ici un peu exagéré quoiqu’en ait pensé par ailleurs TANKILDARE. Toujours est-il qu’il est surprenant qu’il ait pu, en pleine guerre, rassembler suffisamment de fonds pour publier Nemeton. Certains y ont vu la main de l’occupant (qui ne devait pas beaucoup aimer MARCHAL, et c’était réciproque), le soutien financier de certains francs-maçons semble plus probable.

 

Disculpé pour son appartenance au R.N.P. Marchal justifiera ses trois ou quatre visites à la Gestapo de Rennes pour obtenir les autorisations de faire paraître Nemeton.

 

Il semble qu’après la guerre, ceux qu’il avait si souvent défendus, l’abandonnèrent sans vergogne… lui refusant tout retour au sein d’une loge. Il continua cependant à collaborer quelque peu à la revue Le Symbolisme de son ami LEPAGE.

 


 

Le Druide

 

Il rejoint la revue Kad dès son numéro 2. Puis avec R. TULLOU et F. BAYER DU KERN,  il sera le druide de la triade initiale de ce qui constituera en 1946 la Kredenn Geltiek, le premier, sans doute, (si l’on excepte les précurseurs que furent KALEDVOULC’H et L. DENIS) à développer un réel système philosophique applicable à la vie quotidienne à partir de la sagesse bardique et de l’exégèse des triades galloises. Homme de doctrine, plus que d’action, esprit acéré mais quelques peu bohème, ses relations soutenues avec la franc-maçonnerie, tout comme un certain "butinage" intellectuel, le gêneront considérablement dans l’expression publique de sa philosophie druidique. Après-guerre, il se retirera assez tôt des "tribulations druidiques bretonnes"  et sera proclamé Archidruide de la Kredenn Geltiek, plus par respect que par réelle implication. C’est ainsi qu’il ne collabore pas à Ogam.  Il fut donc plus un défricheur des sentiers oubliés qu’un organisateur. Ses considérations symbolistes et philosophiques resteront cependant toujours marquées du sceau du celtisme et du druidisme : Nous n’avons pas besoin d’intermédiaire entre le Dieu inconnaissable, les dieux nombreux et divers, et nous.

 

 

 

 
 
 

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