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Eñvorennoù : EDMOND COARER, druide KALONDAN / TANKILDARE

Dernière mise à jour : 26 janv. 2024

Ce texte est paru initialement dans la revue IALON n°43 de la Kredenn Geltiek Hollvedel : http://www.druidisme.org/ialon/index.html


Edmond, Adolphe COARER est né le 14 juillet 1909 à Nantes, place Saint-Pierre, à deux pas de la cathédrale. Avec son père, Jules, sa mère et sa sœur Madeleine, la famille ira ensuite habiter une maison dans le quartier Chantenay. Son père, travaille aux Chantiers navals en tant que traceur de coque. Il poursuit ses études au Lycée Clémenceau et envisage de faire des études supérieures ; mais, en 1926, sa vue déjà déclinante l’empêche de passer ses bacs. Il tâtera de quelques métiers parfois improbables (représentant, arpenteur !, …) avant de devenir marionnettiste (son spectacle de Guignol a été agréé pendant 25 ans par l’Inspection Académique de Nantes), puis tout à la fois écrivain, chansonnier, producteur à Radio Rennes et à l’O.R.T.F. A partir de 1932, pour ne pas être confondu avec son oncle Edmond COARER, il accole son nom bardique, KALONDAN, à son patronyme. Sa vue décline de plus en plus, jusqu’à atteindre la cécité complète en 1938. En avril 1939, il épouse Berthe VOISIN (surnommée Baba), une couturière de talent d’origine maraîchine. De cette union naîtra Viviane en 1947. Baba meurt accidentellement, en mars 1960. En juillet 1961 il épouse Simone NEDELLEC, brestoise de 26 ans sa cadette, qui rentrera en druidisme sous le nom de GWEZENN DANA. Ils auront ensemble un fils, Morvan, en 1962. KALONDAN décède le 11 juin 1981 à Nantes où il est enterré au cimetière de la bouteillerie.

 

Le politique

 

Comme beaucoup à son époque, E. COARER est, à ses débuts, proche de l’Action française qu’il rejoint en juillet 1924. En 1926 il fonde l’association des Paotred Vreton, association qui intégrera presqu’immédiatement l’Unvaniez Yaouankiz Vreiz.

 

 

En février 1927, il créée la section nantaise de ce mouvement avec J. LOYANT, P. LADMIRAULT, A. LAJAT, G. ROBIN. G. ROBIN, sculpteur des Seiz Breur en est le président, E. COARER le vice-président.

 

 

Encouragé par J. LOYANT, il est présent en 1927 au congrès de Rosporden au moment de la transformation en Parti autonomiste Breton. En 1929, il est trésorier de la section nantaise du Parti autonomiste breton.

 

 

A droite, E. COARER en 1 927 à Rosporden avec MARCHAL à gauche

 


 

En 1931 il suit MARCHAL à la Ligue Fédéraliste de Bretagne, dont il sera le responsable nantais. Le 20 novembre 1932 il participe aux manifestations contre la venue d’E. HERRIOT à Nantes à l’occasion du 400ème anniversaire de l’union de la Bretagne et de la France. Suite à l’attentat d’Ingrandes, il est arrêté avec DEBAUVAIS, MEAVENN, BALLANGER et LAJAT, puis relâché.

 

 

Agitateur nantais notoire à cette époque, il côtoie à la Ligue Fédéraliste de Bretagne R. BALLANGER et d’autres militants de la gauche nantaise, syndicalistes, fédéralistes, communistes et libertaires.

 

 

Stand de la L.F.B. à la kermesse des Syndicats Unitaires de Pont Rousseau en 1935

 

Il adhère à la même époque à l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires dont il sera secrétaire général. Il organise le Congrès de Nantes de la Ligue Fédéraliste de Bretagne en 1933. Suite à la défection de nombreux ténors, et malgré son engagement ainsi que celui de MAZEAS et RICKWAERT, ce congrès sera un fiasco. En 1 936, la formation du Front Populaire, et les tractations qui vont avec, le dégoûtent de la politique française, et l’évolution de la Ligue Fédéraliste de Bretagne, qui s’éloigne peu à peu de la défense de la Bretagne le déçoit, il rejoint avec sa section le Parti national breton de MORDREL. En

1941  il fonde avec FAVREUL-RONAC’H, LOYANT et TULLOU, au sein du Parti national breton, le cercle d’études Brezona, d’inspiration racialiste, qui milite pour un gouvernement des élites issues de la Communauté Populaire Bretonne.


 


Ce cercle étant mal vu par la direction démocrate chrétienne du Parti national breton d’alors, il sera, avec les autres membres de Brezona, "démissionné" en juin 1941.

 

 

 

A la libération, il est incarcéré puis assigné à résidence à Châteaubriant de décembre 1944 à octobre 1945, pour une prétendue appartenance (qu’il nie) au Parti Populaire Français de DORIOT, parti dont il était pourtant un ennemi juré ! Il délaissera un temps l’activité politique directe, avant de rejoindre le Projet d’Organisation de la Bretagne en 1956 et le Mouvement pour l’Organisation de la Bretagne en 1958. En 1969, il sera proche des membres incarcérés du Front de Libération de la Bretagne. En 1973, il soutiendra Strollad Ar Vro et ses candidats. Ses deux dernières actions politiques furent le refus de la construction d’une centrale nucléaire en Bretagne et le soutien aux grévistes de la faim irlandais, quelques semaines avant sa mort.

 

 

 

 

L’homme de lettres et de culture celtique

 

Passionné de théâtre, E. COARER rejoint en 1929 la troupe du Petit Théâtre où il côtoie notamment M. LEBESQUE qu’il fait entrer au Parti autonomiste Breton. Il dirigera plus tard la troupe de Théâtre Celtique, collaborant avec A. HAM, G. JOSSIQUE.

 

 

Il montera ensuite pour les studios de Nantes de Radio Rennes un certain nombre de soirées dramatiques (sur Anne de Bretagne ou le Roi Bacco) en compagnie notamment de R. LEBRETON et G. VALTON. Prolongeant cette passion théâtrale, il sera aussi chansonnier dans la troupe du Berlingot nantais.

 

 

Homme de radio accompli, il animera dans les années 1950 Libres débats avec A. DE WISMES et R. LE BRETON et sera pendant 21 ans chroniqueur hebdomadaire sur la matière bretonne et celtique.

 


Il prolonge cette activité radiophonique par de nombreuses conférences à travers la Bretagne.

 

 


En 1929, il participe, avec seize autres personnes, dont G. ROBIN et P. LADMIRAULT, à la fondation du Cercle Celtique de Nantes. Durant la guerre, il est l’un des fondateurs du groupe Alain BARBETORTE qui deviendra, après la guerre, le Cercle Breton de Nantes. Il en sera le Directeur culturel, collaborant à sa revue Al Lestr (dans laquelle écrira aussi S. PINEAU / ESUNERTOS) et sera la cheville ouvrière des quizz culturels organisés à l’occasion des emvodoù kendalc’h.

 

 

COARER sonnant à une kermesse de la L.F.B. en 1935

 

En tant qu’écrivain, il s’essaye tout d’abord à la poésie en publiant en 1934 sous le nom d’Emonig Koarer Kalondan le recueil Myrddin. Poème Néo-Celtique, préfacé par le grand-druide TALDIR et illustré par P. DURIVAULT. Puis viendra, sous le nom d'E. COARER KALONDAN, en 1946, Youenn le chercheur de pain illustré par P. PERON des Seiz Breur. Vinrent ensuite de nombreux ouvrages historiques ou concernant la matière celtique : Nantes pittoresque et disparu (1947, illustré par O. MENARDEAU), les aventures du Roi Baco marin nantais (1956), Clisson (1959, illustré par O. MENARDEAU), la scandaleuse affaire Gilles de Retz (1961), Le testament des druides (1 966), les celtes et les extra-terrestres (1973), l’énigme des mégalithes (1974) – ces deux derniers ouvrages en collaboration avec GWEZENN DANA – , mais surtout, en 1971, le Druidisme ou la lumière d’occident.

 

 

Un certain nombre de manuscrits restent encore inédits. Membre de l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires avant-guerre, il sera aussi adhérent de la Société des Gens de Lettres (avec comme parrains H. QUEFFELEC et P. GUIMARD), de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques et de l’Union des Auteurs et Musiciens Aveugles. Il reçut plusieurs prix littéraires : prix de l’Association Amicales des Anciens Elèves du Lycée Clémenceau (en 1958 pour Nantes Pittoresque et disparu et les Aventures du Roi Baco), prix BARDIER-BRAILLE (en 1959 pour l’ensemble de son œuvre), prix de la Société Académique de Nantes (pour la Scandaleuse Affaire Gilles de Retz).

 


 

Le Druide

 

Lors d’une discussion, G. ROBIN lui explique sa démarche artistique qui consiste à asseoir la modernité de son œuvre sur les artistes primitifs. E. COARER extrapole cette méthode à sa recherche spirituelle et se tourne naturellement vers les druides et la Goursez, qu’il connait pour suivre les cours de breton d’A. LAJAT père, barde MAB AN ARGOAT. E.  COARER sera le plus jeune barde de la Goursez, reçu disciple en 1932 à Pontivy, puis barde en 1934 à Roscoff sous le nom de KALONDAN .

 

 

Réception de KALONDAN en 1932 aux côtés d’ABALOR et TALDIR (qui tiennent le glaive brisé).

 

Il rejoint les kadistes à la mort de UEROESTRUMNIS et le remplace en tant que barde TANKILDARE dans la triade de tête. Il dirige alors le clan Namnète de ce groupement. Il deviendra ensuite membre du Poellgor de la Kredenn Geltiek en tant que Privarzh. En 1947, il demande à TALDIR de relancer l’activité de la Goursez à travers un "Gorsedd Kuz" où sera reçu UISSURIX et continuera à participer aux rares activités de la Goursez. Vice-Président des Amis de la Tradition celtique, Il collabore à Ogam dès le numéro 6 et jusqu’à la mort de UISSURIX, son dernier article dans cette revue paraissant dans le numéro 15 d’août 1951. Désorienté par cette disparition et ce qu’elle implique pour les Amis de la Tradition celtique, il se concentre sur la Goursez dont il devient membre du Poellgor en 1954, et fonde, en 1955, la revue Arevidia après s’être violemment opposé à la reprise d’Ogam par les "universitaires" dont Ch. GUYONVARC’H.



A la même période, il cherche à trouver une réelle filiation druidique ininterrompue et se tourne vers le Druid Order, dont il fondera un bosquet avec LUC’HED TRAMOR (P. LOISEL ?) comme Houc’h-Koz, LANDORIX comme Brientin et lui-même comme Drouiz. TAN LIGER (A. BRANCHU) et UINDOSETLOS en seront les mabinogion. La première réunion de ce bosquet se tint au Château de Léauville en Landujan. Dans cette entreprise d’implantation du Druid Order sur le continent, il contactera la plupart des anciens membres de la Kredenn Geltiek et des Amis de la Tradition celtique, notamment CATARNOS et BRENNOS. Arevidia intégrera, avec Kad, la revue Mediolanon qui perdurera jusqu’en 1966.


 

KALONDAN et EOSTIG SARZHAW


Il prend part de manière de plus en plus active à la rédaction de la revue de la Goursez, An Tribann.

 

 

En 1973, à l’occasion du Gorsedd Digor de Quimperlé et en compagnie des druides AN TRIBANN (A. RUSSON), AB AN HENGOUN (A. BRANCHU), il consacre à Moelan-sur-Mer GWEZENN DANA sous le nouveau nom de TUDONIA, Moer Veur de l’ordre des femmes consacrées ainsi reconstitué, ce qui déplaira fortement au Grand Druide EOSTIG SARZHAW. Ceci mènera, avec la décision de l’Assemblée Générale de Nantes de 1974, à l’unanimité moins deux abstentions, d’orienter l’activité de la Goursez vers plus de philosophie druidique, à la scission de 1975 et la création de la Confraternité Philosophique des Druides, où KALONDAN, devenu son Grand Druide, sera rejoint par la majorité des membres actifs de la Goursez. Il dirigera alors la revue trimestrielle Neved jusqu’à sa mort en 1981.

 

 


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